Monographie de l’instituteur – texte complet

Monographie de A. Bournonville
Instituteur
1899

Partie géographique


A dix kilomètres environ au sud de Versailles, sur le penchant du coteau compris entre la vallée de Bièvres et celle de la Mérantaise, affluent de l’Yvette, se trouve le petit village de Villiers-le-Bâcle, entouré par les communes de Toussus-le-Noble au nord, Saclay à l’est, Saint-Aubin au sud et Châteaufort à l’ouest.

Villiers-le-Bâcle fait partie du canton de Palaiseau ; il compte 235 habitants d’après le recensement de 1896 et est composé de 51 maisons situées moitié sur le plateau et moitié en vallée, d’où la dénomination de ces deux parties : le Haut et la Vallée.

Sur le plateau, à une altitude de 100 mètres environ, se trouve le centre du village. Une grande place gazonnée d’un demi-hectare environ avec un peuplier magnifique au milieu et entourée par la mairie et une autre maison au sud, une ferme à l’est, deux maisons au nord et à l’ouest, de l’autre côté de la route de Versailles à Gif qui la longe de ce côté, des hangars dépendant de la ferme, voilà ce que l’on peut appeler le noyau de Villiers-le-Bâcle.

C’est là le rendez-vous général ; c’est là que se tient la fête du village ; c’est là que le dimanche s’établissent les distractions communes : jeu de tamis pour les uns1, palet pour les autres, en attendant le bal champêtre du soir. Tout cela autour du peuplier, de l’arbre de la liberté comme disent les habitants. Cet arbre planté en 1793 ne mesure pas moins de 2m50 de circonférence à la base et de 25 mètres de hauteur ; c’est une des choses remarquables de Villiers-le-Bâcle, d’autant plus qu’aujourd’hui on ne rencontre que très rarement ces vestiges de l’époque la plus mémorable de notre histoire.

La maison commune, située sur la place, est composée de deux corps de bâtiment, d’une longueur de 20 mètres, avec façade vers l’ouest ; le premier comprend un rez-de-chaussée où se trouvent la mairie et une partie du logement de l’instituteur, un premier étage composé de 4 chambres et un grenier ; le second, d’une construction récente, ne comprenant qu’un rez-de-chaussée et adossé au premier au sud, est l’école.

Les autres maisons de Villiers-le-Bâcle sont disséminées par groupes de trois ou quatre, sur une longueur de plus d’un kilomètre, le long de la route de Versailles à Gif.

Ces maisons, de chétive apparence, dénotent à première vue une population malheureuse ; à part quelques exceptions, elles n’ont qu’un rez-de-chaussée et pour la plupart ne comprennent que deux pièces. A coté de ces demeures ouvrières, Villiers-le-Bâcle possède un château remarquable, résidence du maire actuel et deux grandes fermes, l’une dont il a déjà été question, située près de la mairie, au centre du village, l’autre, la ferme de Voisins-le-Thuit, située à l’extrémité ouest du terroir de la commune de Châteaufort.

Derrière la première de ces fermes, à côté du château, dont elle n’était autrefois qu’une chapelle, se trouve l’église, véritable type d’église de campagne, entourée du cimetière avec un petit clocher pointu sur le devant.

Aucune ligne de chemin de fer ne dessert la commune ; la gare la plus proche, celle de Gif, sur la ligne de Paris à Limours, se trouve à plus de cinq kilomètres de distance. Trois routes et trois chemins vicinaux sillonnent le territoire de Villiers-le-Bâcle et relient le village aux communes voisines :
1 Le chemin de Grande Communication n°36 de Versailles à Pithiviers
2 Le chemin de Grande Communication n°36 de Palaiseau à Trappes
3 Le chemin de Grande Communication n°95 de Châteaufort à Orsay
4 Le chemin vicinal n°1 de Villiers-le-Bâcle à Gif
5 Le chemin vicinal n°5 de Villiers à Saint-Aubin
6 Le chemin vicinal n°6 de Villiers à la route de Palaiseau à Trappes

Un service de correspondance par voiture est établi entre Versailles et Châteaufort avec arrêt à Toussus-le-Noble.

Ajoutons pour terminer cette description succincte que le terroir de Villiers-le-Bâcle est traversé dans toute son étendue de l’ouest à l’est par une des « rigoles ». On appelle ainsi des tranchées de deux à trois mètres de largeur et d’un à deux mètres de profondeur creusées sur les ordres de Louis XIV, lors des grand travaux qu’il fit exécuter pour conduire à Versailles les eaux des étangs de Saclay et du Trou Salé et destinées à recueillir les égouts des terres pour alimenter les dits étangs ; la rigole de Villiers-le-Bâcle passe au nord de la place publique ; ses eaux se rendent dans l’étang de Saclay.

La superficie du terroir de Villiers-le-Bâcle est de 580 hectares répartis en 422 hectares de terres labourables, 112 hectares de bois où le chêne et le châtaignier dominent, 42 hectares de prés et 4 hectares de bâtiments et cours. Excepté une dizaine d’hectares situés sur le penchant du coteau et appartenant à quelques petits cultivateurs qui y font des fraisiers et des haricots, toute la superficie cultivée est exploitée par les deux fermes. L’une compte 250 hectares environ, l’autre à peu près Toutes ces terres, de nature argileuse, sont situées sur le plateau et donnent chaque année des récoltes abondantes. Le blé, l’avoine, les betteraves sont les principales cultures. En moyenne, on y fait par an 150 hectares de blé dont le rendement approximatif est de 5 000 hectolitres, 100 hectares d’avoine produisant 4 500 hectolitres, 100 hectares de betteraves fournissant 40 000 quintaux de racines. Ces betteraves sont distillées dans l’une des deux fermes qui produit chaque année une moyenne de 1 200 hectolitres d’alcool. Outre ces trois cultures dominantes, citons encore comme production importante le foin que l’on retire des prairies situées dans la vallée, soit à peu près 2 000 quintaux par an et le bois produit sur les coteaux environnants.

Enfin, mentionnons comme production minérale, le pavé et les pierres meulières extraits des carrières qui se trouvent sur le plateau faisant face à la commune, au sud de la Mérantaise.

On compte à Villiers-le-Bâcle 50 bœufs et 44 chevaux de travail ; les deux fermes figurent dans ces nombres pour 50 bœufs et 24 chevaux ; elles possèdent en outre une dizaine de vaches à lait, un millier de moutons et une grande quantité de volailles de toutes sortes.

Le gibier, et principalement le lièvre, est très abondant sur le territoire de la commune où les deux principaux propriétaires organisent chaque année une quinzaine de battues fournissant chacune une moyenne de 50 pièces de gibier.


Esquisse historique


Avant le treizième siècle, la commune de Villiers ne portait que le nom de Villiers (en latin, villare, petit village). Le Bâcle est le nom d’un chevalier du 13e siècle qui fit acquisition du fief principal en 1310 ; et Jean le Bâcle ayant fait établir par ses libéralités une cure dans la chapelle de ses ancêtres située à Villiers près de Châteaufort, c’est pour cette raison que ce Villiers prit le nom de le Bâcle.

D’après les dénombrements de l’élection de Paris, la commune comptait en 1709, 44 feux, en 1726, 126 habitants, en 1745, 26 feux ; aujourd’hui, comme il a déjà été dit, elle a une population de 235 habitants.

La terre de Villiers-le-Bâcle était sous l’emprise de la coutume de Paris, sous le ressort du Parlement de Paris, de l’élection de Paris, du grenier à sel de Versailles. Elle relevait du roi à cause de son donjon de Châteaufort ; celle de Voisins-le-Thuit qui fait partie de la commune relevait du seigneur d’Orsay et d’autres portions des dames de Port-Royal, du grand Prieur de France, des Célestins, des religieux de Ste Croix de la Bretonnerie.

L’abbaye de Port-Royal l’eut curieusement en 1270 pour échange d’une ferme avec Amaury de Meudon.

Dans un mémoire imprimé en 1735, le seigneur de Voisins-le-Thuit est dit gros Décimateur de la plus grande partie, conjointement avec les religieuses de l’abbaye de Gif et de Port-Royal. Enfin, en 1765, Monsieur Anjorrant de Tracy, conseiller au Parlement, devint propriétaire des différents fiefs composant la terre et seigneurie de Villiers-le-Bâcle.

Disons quelques mots de chacun des fiefs en particulier. La terre et seigneurie de Villiers-le-Bâcle était composée des fiefs de Villiers-Presles ou plutôt Villiers-le-Bâcle, de Montigny, du Roi, du Moulin Neuf, de la Girauldière, des Quatre Noyers, de la Poullaillerie, du Mesnil-Blondel, de Mérantais et d’Orsigny.

Au fief de Montigny a été attachée de tout temps la justice haute, moyenne et basse ; la justice sur les autres fiefs appartenait au roi. En 1693, Mr de Bartillat, garde du trésor royal, qui avait réuni la plus grande partie des autres fiefs, obtint du roi la concession de la haute, moyenne et basse justice sur tout ce qu’il possédait.

1° Fief de Villiers-le-Bâcle. Ce fief, le plus important de tous, avait pour centre le Château. Possédé par Jean-le-Bâcle, qui lui donna son nom, de 1310 à 1332 ; il devint en 1403 la propriété de Jean de Presles. M. Anjorrant de Tracy l’acquit en 1765. Un procès-verbal de ventilation du revenu de la terre de Villiers-le-Bâcle portant la date de 1735, nous donne la description du château tel qu’il était alors. Il consistait en un corps de logis simple avec deux pavillons en ailes sur le jardin et deux autres semblables sur la cour, élevé d’un étage au dessus du rez-de-chaussée et couvert en mansardes, avec cour pavée tant par devant que par derrière, le tout environné de fossés revêtus de maçonnerie, sans eau, sur lesquels sont deux ponts qui les traversent, l’un pour communiquer au jardin, l’autre à une avant-cour plantée de tilleuls à gauche de laquelle est une basse-cour composée d’un logement pour le jardinier, de quatre remises, d’une grande écurie capable de contenir vingt-quatre chevaux au moins, la dite basse-cour fermée d’une grille de fer faisant symétrie avec une autre grille de fer servant d’entrée au parc planté d’allées d’arbres de hautes futaies, de parterres, de gazons avec un potager, le tout contenant 14 arpents.

Le château existe encore aujourd’hui mais il a été restauré ; les fossés ont été comblés et le parc considérablement agrandi.

Du fief de Villiers-le-Bâcle, relevaient les fiefs du Mesnil-Blondel et de Mérantais et un autre situé à Gif. Les fiefs de l’Orme, situés à Saclay, relevaient également de celui de Villiers : ils consistaient suivant les aveux de 1300, 1400 et 1500 en 90 arpents de terre.

2° Fief de Montigny. Ce fief dont le chef-lieu était dans ce qui forme aujourd’hui les Potagers, relevait du fief du Mesnil-Blondel. Jean de Montigny, écuyer du duc d’Orléans possédait ce fief en 1404 ; ce fut lui qui lui donna son nom . Mr Anjorrant de Tracy l’acquit en 1765. De ce fief en relevait un autre situé à Villeneuve-le-Roi et appartenant aux Chartreux. La ferme de Montigny et dépendances avec 140 arpents de terre était louée en 1570, d’après un bail portant cette date, moyennant 12 setiers de grain, deux parts de blé, un tiers d’avoine (mesures de Châteaufort), 6 poulets, 6 chapons, 2 pourceaux gras, 2 douzaines de pigeons.

3° Fief du Roi. Ainsi nommé parce qu’il relevait anciennement du roi, ce fief situé aux environs de la ferme actuelle de Voisins-le-Thuit, appartint longtemps aux seigneurs du comté de Châteaufort parmi lesquels il faut citer Guillaume de Voisin, 1493 (d’où vient le nom de Voisin-le-Thuit) ; puis en 1693 passa aux dames de la maison royale de Saint-Louis de Saint-Cyr et enfin en 1765 fut acquis par Mr Anjorrant.

4° Fief du Moulin Neuf. Ce fief situé dans la vallée de la Mérantaise consistait en un moulin à eau, bâtiments, cour, jardin et dépendances ; il relevait de la seigneurie de Limours. Le plus ancien seigneur connu par les titres est Jean de Presles vers 1400, il fut ensuite possédé par les seigneurs de Villiers-le-Bâcle.

5° Fief de la Girauldière Il était situé aux environs du moulin des Vassaux, à l’ouest du Moulin Neuf et relevait du fief de Villiers-le-Bâcle auquel il a été réuni en 1512 par l’acquisition qu’en a faite d’Albiat, seigneur de Villiers, conseiller au Parlement. Depuis il fut possédé par les seigneurs de Presles.

6° Fief des Quatre Noyers. Ce fief était situé au lieu portant actuellement le nom de Remise de Villiers. Il consistait en 36 arpents de terre et fut érigé en 1490 par Pierre de Voisin, seigneur de Voisin-le-Thuit en faveur de Jean de Jamart, écuyer, seigneur de Saint-Marc. Réuni aux autres fiefs de Villiers par Bartillat, garde du trésor royal sous Louis XIV, il en fut séparé en 1709 puis réuni de nouveau et définitivement par Anjorrant de Tracy en 1765.

7° Fief de la Poulaillerie. Situé sur le terroir d’Orsigny, au nord de la route de Villiers-le-Bâcle à Saclay, ce fief relevait des Célestins de Paris. Jean de Presles, seigneur de Villiers, le réunit à son fief en 1412.

8° Fiefs du Mesnil-Blondel, de Mérantais et d’Orsigny. Peu de chose à dire de ces fiefs, aucun titre n’ayant été conservé. On sait seulement qu’ils furent réunis à des époques différentes au fief de Villiers-le-Bâcle.

Depuis 1765 jusqu’à la Révolution, tous ces fiefs se trouvèrent réunis entre les mains d’un même propriétaire, Mr Anjorrant.

Rien de particulier à dire sur la Révolution, aucun document relatif à cette période n’ayant été trouvé ni à la mairie, ni ailleurs.

Au moment de la Restauration, nous retrouvons la plus grand partie de ce qui composait les anciens fiefs de Villiers-le-Bâcle sauf ceux du Roi, de la Girauldière, du Mesnil-Blondel et d’Orsigny qui passèrent à différents propriétaires, en la possession du comte Desmontiers de Mérenville, lequel céda à la commune, en échange d’un chemin traversant son parc, la mairie actuelle, plus la place publique sur laquelle fut creusée la citerne que l’on y remarque actuellement. Enfin ce domaine passa entre les mains de Mr Caillat qui le possède encore aujourd’hui et qui est maire de Villiers-le-Bâcle depuis plus de quarante ans.


Instruction publique


L’école de Villiers-le-Bâcle était, il n’y a pas encore 50 ans, une chaumière qui aujourd’hui a disparu et qui était située près de l’église, en face du presbytère actuel. Cette chaumière servait de mairie et d’école. C’était là, dans une petite pièce mal éclairée, humide, non carrelée que les enfants venaient apprendre les premières notions de lecture, d’écriture et de calcul. Il est probable que c’est là que l’école fut installée dès l’origine. Les archives de la mairie ne contiennent aucun renseignement relatif à sa fondation et à ses débuts. Ce n’est qu’en 1844 qu’on trouve la première délibération du Conseil municipal y ayant trait. Le comité supérieur du canton de Palaiseau, dans ses notes sur la situation des écoles du canton, ayant signalé au Préfet l’insalubrité de l’école de Villiers-le-Bâcle et le manque de livres, celui-ci avait invité le Conseil municipal à remédier à cette triste situation et à voter des fonds pour l’achat de livres indispensables à l’enseignement. Les membres du Conseil exposent qu’il est impossible de se procurer un autre local, que celui qui sert pourrait être rendu plus sain au moyen d’un carrelage, en donnant plus de largeur aux croisées et en faisant quelques réparations aux murs et au plafond ; mais que la dépense s’élèverait alors à 350 francs et que la commune ne peut s’imposer une pareille somme. Cependant, il était impossible qu’un tel état de choses subsistât plus longtemps. Non seulement la salle de classe était tout à fait défectueuse, mais le mobilier scolaire lui-même se réduisait à peu près à rien. Voici, d’après un inventaire authentique portant la date du 16 mai 1854, en quoi il consistait : 2 tables, 4 bancs dont un à réparer, 23 tableaux de lecture presque illisibles, 1 tableau noir, 1 croix sans Christ, une carte murale, livres néant.

La délibération du Conseil municipal ne faisait qu’écarter la question sans la résoudre ; aussi, toujours sur les instances du Comité supérieur du canton, le Préfet demanda-t-il une solution immédiate. Dans sa réunion du mois d’août 1845, le Conseil expose de nouveau que la commune endettée par suite des réparations qu’elle vient de faire à l’église, est dans l’impossibilité de faire le moindre sacrifice pour l’école et demande à Mr le Préfet de lui accorder un secours de 307 francs, montant de la somme nécessaire tant à l’assainissement de la salle de classe qu’à l’achat de mobilier et de livres.

Le secours fut accordé en partie et les réparations les plus urgentes purent être faites. On resta ainsi jusqu’en 1854, époque à laquelle le local fut enfin interdit par arrêté préfectoral, pour cause d’insuffisance et d’insalubrité, et la commune mise en demeure de se pourvoir d’une autre salle convenable.

C’est alors que Mr le comte Desmonstiers, propriétaire du château, offrit à cet effet, ce qui fut accepté par le Conseil municipal, une maison et un jardin en échange d’un chemin rural traversant son parc du nord au sud. Cette maison est la maison communale actuelle. L’école fut installée dans la salle qui sert aujourd’hui de mairie, celle-ci étant au premier étage ; cette pièce d’une longueur de 7m50 sur 3m60 de large et 2m80 de haut est propre, éclairée par deux fenêtres sur le derrière et une porte vitrée sur le devant. C’était, sans contredit, un progrès énorme qui venait d’être fait, bien qu’au point de vue hygiénique, ce local fut encore de beaucoup insuffisant pour les 30 à 35 élèves qu’il était destiné à recevoir. Ce nombre d’élèves s’accroissant de plus en plus, il arriva qu’en 1868, la commune, pressée par l’Administration, se vit encore dans la nécessité de se pourvoir d’une salle de classe plus grande. Par une délibération en date du 15 mars 1868, le Conseil décide d’en construire une attenant à la mairie côté sud, dans le jardin de l’instituteur transformé depuis en cour de récréation. C’est la salle de classe d’aujourd’hui. Construite pour contenir de 40 à 45 élèves, garçons et filles, ce nombre n’ a jamais été dépassé depuis 1869.

L’installation matérielle est bonne. Parfaitement éclairée par quatre grandes fenêtres situées deux à l’est et deux à l’ouest, ainsi que par une porte vitrée au sud, aérée au moyen de vasistas placés au-dessus des fenêtres, soustraite à toute vue et à tout bruit étrangers pouvant distraire les enfants, la salle de classe d’un volume de 17 mètres cubes est saine, propre et pourvue d’un mobilier en bon état. Inutile, pensons-nous, d’entrer dans le détail des différents objets composant ce mobilier ; mentionnons seulement la bibliothèque scolaire créée en 1874 et comptant aujourd’hui 123 volumes qui ne sont malheureusement lus de personne, si ce n’est des enfants qui fréquentent l’école.

Une cour de récréation close de murs, plantée d’arbres et d’une surface de 210 mètres carrés s’étend au sud et à l’est de l’école ; c’est cette partie de terrain qui servait autrefois de jardin à l’instituteur ; aujourd’hui, un petit champ situé hors du village en tient lieu.

Les 40 enfants qui fréquentent l’école sont répartis en 3 catégories : division enfantine ou cours préparatoire, cours élémentaire et cours moyen. Leur travail et leur tenue sont satisfaisants. Deux élèves, en moyenne, obtiennent chaque année leur certificat d’études primaires. La fréquentation scolaire laisse beaucoup à désirer : du mois de mai, époque où commence la cueillette des fraises jusqu’après l’arrachage des betteraves, c’est-à-dire au mois de novembre, les absences sont nombreuses. La loi du 28 mars 1882 est ici lettre morte : la commission scolaire ne se réunit jamais et l’instituteur ne peut rien faire pour combattre cet état de choses. S’il fait observer à des parents que leur enfant manque trop souvent l’école, on lui répond que la famille est malheureuse, que l’enfant travaille, qu’il faut avant tout gagner de l’argent. Heureux si on ne lui répond pas comme certain père : « moi, je ne sais ni lire, ni écrire ; cela ne m’empêche pas de manger du pain ».

Vingt-un instituteurs se sont succédés à Villiers-le-Bâcle depuis 1835 ; voici leurs noms avec la date de leur nomination : 1. Ferton,1835 ; 2. Maze, 10 avril 1836 ; 3. Berthiaux, 1838 ; 4. Bergues, 15 janvier 1842 ; 5. Michel, 23 septembre 1845 ; 6. Bouché, 3 novembre 1845 ; 7. Lefèvre, 21 mars
1859 ; 8. Régnier, 25 janvier 1861 ; 9. Lair, 1er janvier 1866 ; 10. Deltête, 27 avril 1867 ; 11. Vasseur, 5 janvier 1872 ; 12. Langelle, 15 septembre 1874 ; 13. Lallier, 1er avril 1877 ; 14. Reusse, 30 mars 1878 ; 15. Guillochin, novembre 1880 ; 16. Ménard, 21 février 1884 ; 17. Ozanne, 1er
octobre 1884 ; 18. Vinot, 13 octobre 1891 ; 19. Gossiome, 29 septembre 1893 ; 20. Boullet, 1er octobre 1896 ; 21. Bournonville, 10 février 1899.

Plan général de l’école et plan de la classe

1 Il s’agit d’un jeu de balle collectif issu du jeu de paume. Il se situe entre la longue paume et la balle à main nue.

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Histoire populaire de Villiers-le-Bâcle
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